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Un fonds d' investissement, partenaire financier des jeunes entreprises de Rhône-Alpes

Le Président du directoire de Rhône-Alpes Création, Guy Rigaud, a tracé un bilan très positif de ce fonds d' investissement régional créé il y a déjà vingt ans. Alliant des capitaux publics et privés, le fonds est détenu à 50,5% par des banques et des sociétés privées et 49,5% par des fonds publics dont 35 % par la Région Rhône-Alpes.

Rhône Alpes Création est une société de capital risque qui investit dans des jeunes sociétés (moins de trois ans), dont "le projet présente un bon potentiel de croissance et est dirigé par un entrepreneur ou une équipe crédible". Des critères de choix volontairement larges qui donnent aux responsables du fonds une grande latitude dans leur prise de décision.
L' appel d' air de la loi sur les "Fonds ISF"
R.A. Création investit selon les projets des sommes assez importantes, entre 40000 et 300000 Euros en actions ou obligations convertibles. A ces fonds viennent s' ajouter les apports de "business angels" et de sociétés ou individus soumis à l' ISF. Ceux-ci obtiennent ainsi des réductions substantielles d' impôts. Selon Guy Rigaud, le rapport est de un à 3 , "quand nous mettons 100000 euros dans une entreprise, nous obtenons 200000 euros supplémentaires de la part de capitaux privés".
Guy Rigaud et Paul Tholly, dirigeants de Rhône Alpes Création

Une bonne idée et un bon chef d' entreprise
Créer une société ne nécessite pas forcément une bonne formation à la gestion d' entreprise. La priorité est d' avoir une idée formalisée du produit avec une étude précise de ses avantages concurrentiels.
Le caractère et la "vision" du porteur de projet sont souvent un élément essentiel. "Il faut une personalité très particulière, capable de réagir rapidement et qui ne se décourage pas devant la frustration de l' échec". Souvent l' expérience, l' énergie et le courage du chef d' entreprise sont plus importants que la formation théorique et la connaissance de la gestion financière.
Durant ces vingt ans, Rhône-alpes création a levé quelques "pépites", note le président du conseil de surveillance, l' industriel Paul Tholly. Depuis sa création, le fonds a pris des participations dans 170 entreprises, pour un montant total de 20 millions d' Euros. "Les plus beaux succès sont les entrées en bourse, et même au Nasdaq américain, mais nous avons eu aussi quelques belles reventes !" Au total, le fonds a récupéré son capital et tient encore un important portefeuille d' actions dans des entreprises en cours de développement.
2007 : une augmentation de capital et la vente de quelques "pépites"
En 2007, RA Création a procédé à une augmentation de capital : 7,5 millions d' Euros pour lui permettre d' augmenter son activité et de récupérer le fonds "Amorçage Rhône-Alpes", spécialisé dans le lancement d' activités innovantes de l' industrie et des services. Elle a aussi revendu ses parts dans les sociétés OPI (qui développe des médicaments contre des maladies rares) et Polyspace (la société Grenobloise qui a débuggué le logiciel d' Ariane 5 !). Elle a également "placé en bourse" les sociétés Adthink-Média (monétisation d' internet) et Genoway (génétique). Au total, plus de 2,2 Millions d' Euros de plusvalue !
L' itinéraire exemplaire de Pascal Peleszerak, PDG de Canevaflor
Au départ, Pascal Peleszerak était paysagiste, donc plutôt préoccupé des questions d' écologie et d' environnement. Il a d' abord contacté le fonds d' investissement pour développer son brevet sur "une toile de lin préperforée qui permettait aux paysagistes de reproduire des images avec des fleurs" (voir ici l' article de LYonenFrance). Idée ingénieuse, peut être, "mais qui réduisait beaucoup le besoin en main d'oeuvre et qui s' est rapidement heurtée à des résistances". Les services espaces verts municipaux comme les paysagistes privés, qui vivent de la facturation de main d'oeuvre, ont vu d' un très mauvais oeil l' arrivée de cette entreprise. "Tombé de cheval", Pascal Peleszerak est alors "remonté en selle" avec une autre idée. Toujours suivi par le fonds d' investissement, il s' agissait de végétaliser des murs "dépolluants", avec un objectif de "bilan carbone négatif".
Pascal Peleszerak
"Nos murs combinent des exigences d'esthétique, de refroidissement de l' atmosphère, de protection phonique et sont même facteurs de dépollution puisqu' ils absorbent le carbone", explique t'il. Des arguments qui ont convaincu la municipalité "rose-verte" de Lyon. Grâce aux contacts établis avec la ville, la société a pu mettre en place un test grandeur nature sur le parking de la gare de Perrache (voir photo).
En quelques mois, grâce à la prise de participation de 13% de Rhône-Alpes Création, la société s' est considérablement développée. Elle exporte actuellement son procédé en Chine et à Abu Dhabi, pour commencer...

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