Fondé par un économiste indien, Muhammad Yunus en 1976, le programme Grameen a débuté par un prêt de 27 dollars de cet homme à un groupe de quarante-deux femmes d'un petit village du Bangladesh, pour développer une "microactivité". Véritable succès, la banque travaille aujourd’hui dans plus de 50 000 villages. Sa spécificité est d’être détenue par les emprunteurs pauvres eux-mêmes (à 94%), dont 97 % sont des femmes.
Depuis sa création, la banque a déboursé 4,69 milliards de dollars de prêts et affiche des taux de remboursement de près de 99 %. Depuis 10 ans, la grameen bank s’est lancée dans d’autres ambitieux projets, tous basés sur un souci de résoudre un problème social de manière durable, sans sacrifier la viabilité économique. Pour la grameen bank les solutions viendront des nouveaux "entrepreneurs sociaux ou environnementaux". Elle est en effet persuadée que les entreprises à but social sont le meilleur remède contre la pauvreté et seront mieux armées dans le futur que les entreprises traditionnelles.
C’est dans ce contexte que la Grameen bank s’est rapprochée de Véolia, avec l’objectif d’appliquer à l’approvisionnement en eau potable les principes du "social business ".
En effet, au Bangladesh la presque totalité des nappes phréatiques du pays se trouve de façon naturelle contaminées par l’Arsenic et dans des proportions souvent dangereuses pour la santé.
Nurjaham Begum, directrice générale de la Grameen Bank
L’occasion est donc donnée à Veolia Eau de mettre en œuvre des solutions efficaces pour acheminer une eau de qualité aux populations rurales à très faibles revenus.
De ce partenariat naîtra une société enregistrée au Bangladesh sous la raison sociale Grameen-Veolia Water Ltd. Elle sera détenue à parité par Grameen Healthcare (filiale de Grameen pour l’hygiène et la santé) et Veolia Water AMI (filiale de Veolia Eau pour l’Afrique, le Moyen-Orient et le sous-continent indien). Elle assurera la construction et l’exploitation de plusieurs usines de production et de traitement des eaux de surface dans certains villages déshérités du centre et du sud Bangladesh. Au total, 100 000 habitants de 5 villages environ seront desservis moyennant un investissement total estimé à 500 000 euros.
Le projet, si il réussit, sera selon Eric Lesueur, directeur des projets chez Veolia, appelé à s' étendre sur d' autres communes du pays. En effet, en application des préceptes du social business "pas de pertes, pas de dividendes", cet investissement sera remboursé par les factures d’eau réglées par les habitants, ce qui permettra ensuite de lancer des projets analogues ailleurs. Les équipements seront réalisés localement sur la base du savoir-faire transféré par Veolia Eau. Le vaste réseau de la Grameen Bank sera mis à profit pour le recouvrement des factures d’eau par des mécanismes adaptés. Une dizaine d’emplois seront créés dans chaque village concerné.
La première unité en projet permettra d'alimenter 20 à 25 000 habitants de Goalmari (village à 100 km à l'Est de Dhaka) en eau potable répondant aux besoins alimentaires (boisson, cuisson des aliments), conformément aux normes de l'OMS. Après une étude fine des besoins des usagers, un réseau de distribution spécifique sera installé. Il comprendra notamment des bornes-fontaines, des réservoirs de stockage et des branchements groupés.
merci à l'auteur d'avoir relaté cette belle rencontre.Muhammad Yunus et l'expérience de la Grameen Bank prouvent que si on leur en donne les moyens, les citoyens des pays sous-développés sont capables de se prendre efficacement en main ! il serait peut-être temps que les gouvernements arrêtent de céder devant les diktats des trusts industriels, qui continuent à soutenir des dictateurs et des bandes armées, lesquels participent à la spoliation des
RépondreSupprimerrichesses des pays africains et asiatiques.
je forme le voeu que chaque année de plus en plus de décideurs économiques penchent vers la solution de la grameen back, au détriment des spéculateurs du g8.