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Spectaculaire augmentation du chômage en Rhône-Alpes

Selon le dernier baromêtre de l'année 2008 publié par la Direction Régionale de l'Emploi le 31 décembre, la hausse du chômage est spectaculaire dans tous les départements de Rhône-Alpes en novembre, "plus rapide qu'en moyenne nationale".
Le niveau le plus haut depuis mai 2006
Le nombre des demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE en catégorie 11 s'est plus accru en Rhône-Alpes qu’en moyenne nationale (+ 4,5 % contre + 3,2 %) et à un rythme nettement plus élevé qu'en octobre. A la suite de cette nouvelle poussée du chômage (7 680 inscrits supplémentaires en un mois), le nombre des demandeurs d'emploi s'établit, ce mois, dans la région à son niveau le plus haut depuis mai 2006 : 177 400 inscrits.
Cette nouvelle dégradation du chômage s'inscrit dans un contexte économique dégradé comme le confirme la dernière enquête mensuelle de la Banque de France. Le recul de l'activité des entreprises industrielles rhonalpines s'est poursuivi en novembre, affectant plus particulièrement l'industrie des biens intermédiaires et l'automobile.

Dans les services marchands, la baisse d'activité constatée depuis la rentrée s'est également accentuée en novembre et la demande s'est contractée.

Les missions d'interim ne sont pas renouvellées
Reflet de ce ralentissement de l'activité économique, les inscriptions à l'ANPE consécutives à une fin de mission d'intérim se sont fortement accrues par rapport à l'an dernier (+ 34 %), parallèlement à un net retrait des sorties de l'ANPE (- 14,5 % en un an), en particulier des sorties pour reprise d'emploi (- 21 %). Conjointement, les offres d'emploi enregistrées par l'ANPE ont reculé sensiblement d'un mois sur l'autre : - 29,6 %.
Ces facteurs ont contribué très largement à l'aggravation du chômage observée dans la région en novembre. En lien avec leur sur-représentation dans les missions d’intérim, ce sont plutôt les hommes qui sont concernés ce mois-ci (+ 5,4 % contre + 3,6 % pour les femmes) et plus encore les jeunes hommes (+ 6,6 % contre + 3,7 % pour les jeunes femmes). Plus généralement, le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans s'est accru de 5,2 %, à un rythme plus élevé que les mois précédents : + 4,6 % en octobre et + 3 % en septembre.

Nette détérioration de l'emploi des 25-49 ans
Pour autant, la situation des 25-49 ans s'est aussi très nettement dégradée en novembre (+ 4,6% après une hausse de 2,5 % en octobre) et les 50 ans et plus n'ont pas été épargnés (+ 3,1 %).
Enfin, habituellement en baisse en novembre, le nombre des demandeurs d'emploi de longue durée (plus d'1 an) s'est accru ce mois de 2,9 % par rapport à octobre. Le nombre des chômeurs de très longue durée (plus 2 ans) a augmenté, quant à lui, de 2,5 %.


Evolution annuelle (données brutes)
La hausse du nombre des demandeurs d'emploi de catégorie 1 (+ 12.8%, soit près de 20 800 inscrits supplémentaires) s'est très nettement accentuée dans la région ( + 7.2% entre octobre 2007 et octobre 2008). Dans le prolongement des mois précédents, elle reste plus défavorable en Rhône-Alpes qu'en France (+ 8,7 %).
L'augmentation du chômage s'intensifie pour toutes les catégories de demandeurs d'emploi. Le plus frappant concerne l’augmentation du chômage masculin : + 17,3 % (contre + 8,2 % pour les femmes), en lien avec le ralentissement du travail temporaire.
Par ailleurs, le constat mensuel concernant les jeunes se confirme en évolution plus longue : le rythme de progression annuelle est passé de 9,1 % entre octobre 2007 et octobre 2008 à 17,1 % entre novembre 2007 et novembre 2008. Un phénomène analogue mais moins marqué est constaté pour les 25 à 49 ans (+ 12,1 %) et pour les 50 ans et plus (+ 10,5 %).

On note pour la première fois une augmentation du chômage de très longue durée (+ de deux ans)
Enfin, notons ce fait nouveau : jusqu'alors en diminution annuelle, le chômage de très longue durée (plus de 2 ans) a atteint en novembre, pour la première fois cette année, un niveau supérieur à celui de l'an dernier : + 1,7 %. Plus globalement, le rythme de progression du chômage de longue durée s'est nettement intensifié, s'établissant à + 6 % entre novembre 2007 et novembre 2008, contre une hausse de 1,8 % entre octobre 2007 et octobre 2008.

La Haute Savoie et l'Ain sont les départements les plus touchés
Comme en octobre, la Haute-Savoie et l'Ain ont été les départements les plus touchés par l'aggravation du chômage : respectivement + 8,4 % et + 7,6 % sur un mois. Les fins de mission d'intérim ont contribué à cette poussée, surtout en Haute-Savoie (+ 78 % en un an).
Dans les autres départements, l'augmentation du chômage a été plus modérée, se situant dans une fourchette comprise entre + 5 % en Ardèche et + 2,7 % dans le Rhône, deux départements moins industrialisés.

D'une année sur l'autre, la demande d’emploi continue de progresser dans l'ensemble des départements de la région. Encore une fois, l'Ain et la Haute-Savoie sont, de loin, les plus touchés (+ 26,6 % pour le premier et + 23,3 % pour le second), devant la Drôme, l'Ardèche, la Loire et l'Isère (hausse comprise entre + 14,1 % et + 10,2 %) puis la Savoie (+ 9,7 %) et enfin le Rhône (+ 8,1 %).

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Commentaires

  1. Anonyme4:00 PM

    Réaction Presse de Cécile Duflot, Secrétaire nationale des Verts:
    L’escroquerie du travailler plus : 160 000 chômeurs en quatre mois
    Nicolas Sarkozy a beau brasser beaucoup de vent et multiplier ses plans de relance contradictoires, son bilan ne cesse de s’alourdir. 64 000 chômeurs de plus en novembre, 160.000 chômeurs supplémentaires au total en quatre mois. La situation est devenue dramatique pour des milliers de travailleurs.

    Cette hausse de 64.000 chômeurs fait de novembre 2008 l’un des pires mois de ces trente dernières années. Malgré les radiations abusives massives de milliers de chômeurs. Malgré le plan emploi présenté en octobre mais déjà oublié. Malgré le nouveau calcul du chômage qui le sous-évalue de près d’un point. Malgré surtout le départ à la retraite des baby-boomeurs qui devrait mathématiquement baisser le taux de chômage.

    La crise financière n’est pas la seule responsable de cette catastrophe. Nicolas Sarkozy porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Il y’a un an et demi il permettait la défiscalisation des heures supplémentaires. Ce dispositif coûte 4 milliards d’euros par an (soit l’équivalent du coût de 100 000 emplois temps plein). La France est le seul pays au Monde, ou une heure supplémentaire coûte moins à l’employeur qu’une heure normale. Résultat, malgré la crise, à cause de Nicolas Sarkozy les entreprises préfèrent recourir aux heures supplémentaires plutôt que d’embaucher.
    A cause de Nicolas Sarkozy nous avons donc d’un côté des chômeurs de plus en plus nombreux et de l’autre des salariés pressurés qui doivent travailler plus pour essayer péniblement de gagner autant ce qui ne leur permet pas de vivre dignement.

    Des solutions existent : le partage du temps du travail. Même insuffisantes, les 35 heures avaient créé plus de 500.000 emplois quand la défiscalisation des heures supplémentaires entraîne des milliers de chômeurs.

    Face à une crise globale il faut changer de modèle : il faut partager le travail pour le bien de tous et que chacun puisse équilibrer sa vie. Que certains travaillent jusqu’à 70 ans le dimanche pendant que d’autres souffrent d’une inactivité forcée n’est pas un modèle de vie souhaitable.

    Notre société doit sortir de la consommation comme dogme et du gaspillage de ses ressources qu’elles soient naturelles ou humaines. Il en va de l'avenir des habitants de notre planète

    Cécile Duflot,
    Secrétaire nationale

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