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Christian Person - |
Les entrepreneurs français sont à bout de nerfs ! La
situation, sur le terrain, est explosive. La solution du mépris face à ce que
subissent les entrepreneurs au quotidien, c'est le pire service à rendre à
l’économie de notre pays. Le gouvernement doit intervenir sans attendre.
D’abord, pour réformer en profondeur le régime social des indépendants parce que
la situation n'a pas progressé d'un iota depuis des années. Enfin, parce qu’il
n’est pas socialement acceptable de ne pas répondre à des protestations
continues, des manifestations de plus en plus grandes, des plaintes de plus en
plus nombreuses, des courriers de plus en plus longs, des procès de plus en plus
révélateurs et… des suicides.
Dans ce contexte, il faut organiser un
débat de fond pour revoir en profondeur la situation des indépendants dans notre
pays. Sans tabou idéologique. Sans totem intouchable. Sans clivage artificiel.
Sans interdit !
Poursuivre son activité quotidienne d’entrepreneur avec
cette épée de Damoclès au-dessus de la tête c'est tout simplement impensable.
Comment entreprendre sereinement quand vous passez votre temps chez vos avocats
à répondre à des mises en demeure du RSI. Pire, comment créer de la valeur ou
vous occupez de vos salariés, de l’avenir de votre entreprise quand on vous
menace de saisir tous vos biens au simple motif que parce que vous n’en pouviez
plus du RSI et que vous avez donc légitimement opté pour une meilleure
protection grâce à des sociétés européennes ?
Disons le très directement
: il y a des choses que les entrepreneurs ne peuvent plus accepter. Le RSI, en
l’état, est la pire !
Tous les entrepreneurs indépendants de ce pays sont
durement impactés par l’actuel RSI et, du fait de son monopole, en sont
prisonniers. Aucun doute n’est permis. Internet regorge de récits tous aussi
effrayants les uns que les autres sur les errements de ce système. Les
malentendus pleuvent, les erreurs prolifèrent et l’incompréhension se propage.
Le RSI est un système inadapté qui s’est emballé après avoir dérayé. Chacun
constate ses dysfonctionnements quotidiens. Personne ne semble pourtant décidé à
y remédier. La situation est urgente et exige un remède de cheval.
J’ai
la conviction que l’entrepreneur et l'entrepreneuriat doivent être promus avec
force parce que l'enjeu est vital pour notre économie. Chacun sait que les
entrepreneurs sont effrayés par la situation économique et les prévisions
toujours plus compliquées à formuler, mais cet effroi est considérablement
aggravé par l’existence de dispositifs tels que le RSI.
Le RSI décourage
l'entrepreneuriat, décourage l'entrepreneur et donc l'emploi. La création
d'emplois et l'inversion de la courbe du chômage promises ne peuvent dépendre
que des entrepreneurs que nous sommes. Il est donc de l’intérêt de tous, que les
entrepreneurs français retrouvent la foi en leurs institutions et la confiance
en l’avenir.
André Frossard dans son ouvrage intitulé « Les Pensées »
affirmait « Dans les guerres, ce ne sont peut-être pas les enfants que l’on
vise, mais c’est eux que l’on tue. ». Nous pourrions, pour décrire au mieux la
réalité de ce que vivent les entrepreneurs Français, le parapher et constater
que « Avec le RSI, ce ne sont peut-être pas les entrepreneurs que l’on vise,
mais c’est eux que l’on tue. »
Créé en 2006 afin de « faciliter la vie
des entrepreneurs indépendants » (ce n’est pas une blague de mauvais goût), le
RSI est devenu notre cauchemar. Les entrepreneurs indépendants que nous sommes,
ne sont, pour le moins, pas une caste de privilégiés. On ne compte pourtant plus
les erreurs considérables qui nous mettent quotidiennement en
difficultés.
Je soutiens pleinement l’initiative du député Bruno Le Maire
et de 106 députés de demander au président de l’Assemblée Nationale la création
d’une mission d’information sur le RSI, afin évaluer le dispositif et faire
rapidement des propositions législatives. Cependant, un simple audit ne suffira
pas à éteindre l’incendie et c’est bien la question du monopole de la Sécurité
Sociale que pose la crise du RSI.
Mais, je veux dire à quel point il est
urgent d’agir. Chacun de nous a dans son entourage proche, un artisan ou un
commerçant qui peut faire partager lors des repas de famille, les erreurs
majeures dans le traitement de son dossier, les recouvrements multiples des
cotisations ou l’absence de remboursement des soins.
Cela pourrait ne pas
être si grave, si ne venait pas s’ajouter à ce cauchemar, l'excès flagrant des
charges prélevées par le Régime social des indépendants auquel ne peuvent plus
faire face nos artisans et nos commerçants.
Différents reportages de
terrains ont démontré de poids des charges administratives et financières qui
pèsent sur les indépendants. Souvent, ces charges sont carrément injustifiées.
Je pourrais aussi aborder la retraite de misère à laquelle auront droit ceux qui
ont pris tous les risques et se sont battus pour la croissance de ce
pays.
Je n’ose même pas aborder les jours de carence en cas de maladie
alors que l’on est revenu sur ceux des fonctionnaires. Que dire encore des
cotisations insupportables à payer même en cas de longue maladie ?
Enfin,
comment accepter le manque constant d'interlocuteur au sein du RSI ? Comment
comprendre que personne ne puisse jamais répondre aux demandes d’informations
des indépendants ?
Comment ne pas vivre comme un racket la perception de
charges redoutables alors que le RSI externalise son service téléphonique où les
permanences d'accueil sont gérées par des intérimaires ne connaissant rien au
sujet ?
Comment mesurer le désarroi constant des entrepreneurs qui ne
peuvent pas savoir comment sont calculées leurs cotisations, leurs reversions,
leurs indemnités journalières ?
Comment ne pas le vivre comme une
injustice insupportable ? En semant, l’injustice ne risque t’on pas de
moissonner le malheur de tous ? Et comment comprendre qu’avec 1% de la
population mondiale, la France assume 15% des dépenses sociales de l’humanité
?
Voilà pourquoi, outre une réforme de fond en comble du RSI, puis du
régime général de la Sécurité Sociale, je milite pour que soit donnés aux
entrepreneurs français le libre choix de leur assurance maladie et retraite,
un choix aujourd’hui entravé par un monopole datant de 1945. Si des Français
sont chaque jour de plus en plus nombreux à quitter la Sécurité Sociale pour des
régimes d’assurances privées européens, bravant les huissiers des monopoles
sociaux, c’est parce qu’ils sont moins chers et, plus réactifs et beaucoup plus
généreux !
La France devrait réagir. Rappelons nous ces mots de Napoléon
Bonaparte « Le grand art, c'est de changer pendant la bataille. Malheur au
général qui arrive au combat avec un système. ». La compétition économique
internationale est un combat. Nous, entrepreneurs, y sommes les fantassins de
notre économie.
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